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La Fiancée – Le mot des auteurs

Paru le 25.10.2021
L'actu BD

La Fiancée est une histoire de résistance et d’engagement contre la barbarie et le régime nazi. C’est aussi une histoire d’amour et d’amitié qui se déroule en France, en 1940. Des jeunes gens, à peine sortis de l’enfance, vont s’organiser pour militer et tenir tête à l’occupant allemand et au régime de Vichy du maréchal Pétain. Ces adolescents portent haut les valeurs de partage et de fraternité ; ils rêvent d’un monde plus juste, plus libre, pour eux et pour les autres.

Série

Malgré leur courage face à l’oppression, Odette Nilès et les autres seront arrêtés à Paris et transférés au camp d’internement de Choisel, à Châteaubriant (Loire-Atlantique), où vingt-sept d’entre eux seront exécutés le 22 octobre 1941. Parmi les fusillés figurait Guy Môquet, il avait dix-sept ans. C’était il y a quatre-vingt ans. Quand je me suis rendue à la carrière de Châteaubriant où les otages ont été tués, je fus saisie par l’ambiance de recueillement et la solitude du lieu.

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La Fiancée

Le plus ignoble a côtoyé le plus merveilleux. Deux adolescents, Odette et Guy, ont vécu leurs premiers émois avant d’être séparés par la mort. Odette est aujourd’hui âgée de quatre-vingt-dix-huit ans. Dès ses quinze ans, elle a décidé de s’engager à une époque où rares étaient les jeunes femmes qui osaient s’affranchir de leur famille. À sa façon, elle a ouvert la voie. Cette histoire est une manière de ne pas oublier.

— GWENAËLLE ABOLIVIER —

Qu’est-ce qui a suscité votre intérêt pour ce pan de la vie d’Odette Nilès ?

Odette a 15 ans quand elle participe aux réunions clandestines et aux manifestations interdites. En 1940, être une jeune fille qui sort du cadre préétabli est très courageux. Il fallait oser ! Odette s’engage et agit pour elle ainsi que pour les autres.

Au-delà de l’histoire poignante d’Odette Nilès, quel message est-il important de transmettre selon vous ?

La jeunesse a joué un rôle pendant le conflit. Aujourd’hui encore, partout dans le monde, elle se mobilise. Il faudrait mieux l’écouter et la considérer. Je pense aux marches pour la planète et la démocratie. Sa révolte est légitime et source d’espoir.

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— EDDY VACCARO —

Quand on opte pour un traité non réaliste, est-il plus difficile d’être fidèle à la réalité d’une histoire vraie ?

Le traité non réaliste est naturel pour moi. Il permet au lecteur de laisser place à son imagination, sans que tout soit dessiné. Selon moi, cela favorise l’identification aux personnages et l’empathie à leur égard.

Quelles sont les qualités d’un graphisme à l’aquarelle pour servir un récit tel que celui-ci ?

L’aquarelle permet de renforcer les atmosphères et la nostalgie, notamment à travers des camaïeux de couleurs, plus chaudes au début, et plus froides au fil du récit. Quand Odette parle au présent, l’ambiance colorée diffère encore, ce qui facilite la compréhension.

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— CARINE PICARD-NILÈS —

Vous êtes la petite-fille d’Odette Nilès et également secrétaire générale de l’Amicale de Châteaubriant, comment votre rôle se définit-il ?

Quand ma grand-mère m’a demandé de prendre des responsabilités dans l’association, j’ai tout naturellement accepté. Pour moi, la transmission de l’histoire des fusillés de Châteaubriant, c’est aussi mon histoire. Une histoire qui a participé à ma construction personnelle quand elle et mon grand-père Maurice m’ont inculqué le respect, la solidarité, et surtout la fraternité et l’amour. À bientôt 99 ans, elle est « la femme de ma vie ». Quand elle parle de ses camarades, elle les fait revivre, et moi, je poursuis l’oeuvre des anciens internés, déportés et fusillés avec passion et dignité.

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